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 1918 : bonne année quand même ! Dehors on a déjà la bise

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MessageSujet: 1918 : bonne année quand même ! Dehors on a déjà la bise   1918 : bonne année quand même ! Dehors on a déjà la bise Empty07.01.18 13:11

Publié le 05/01/2018 à 04:55 | Mis à jour le 05/01/2018 à 09:11

Le froid sévit. Les relations entre la France et la Russie se glacent. L’épargne française en emprunts russes est en difficulté.

Le nouvel an s’annonce glacial. L’Avenir de la Vienne note que la veille à Poitiers, le thermomètre est descendu à -8°C au petit matin. La glace recouvrait par endroits le Clain. Le 1er janvier, la neige atteint jusqu’à 50 cm. Ce froid de saison est d’autant plus éprouvant que le charbon commence à manquer, y compris à l’usine à gaz.

Le 2 janvier, le Mémorial du Poitou (Châtellerault) signale qu’aux Druères, près de Lésigny, des étincelles échappées de l’âtre ont embrasé une bâtisse. Elle abritait 15 soldats russes du corps expéditionnaire, écartés du front de l’Ouest et cantonnés à des travaux forestiers (1).

Les Russes préoccupent la presse. Dans l’éditorial du Mémorial est exprimée la crainte que l’Allemagne, détachant la Russie de la coalition, ne gagne la guerre puis instaure un pangermanisme plus vaste que l’Empire romain. L’avenir «apparaîtrait maintenant comme douteux sans le concours des américains.»
L’emprunt russe

Le Mémorial informe du succès du troisième emprunt de guerre. La collecte a atteint l’objectif de 10 milliards. C’est pour le Ministre des finances «un réconfort de voir une bataille gagnée par l’épargne française». Mais la presse le sait, le tiers de l’épargne globale est ailleurs. 1,6 million de Français (nombre de petits épargnants pour leurs vieux jours) ont fait confiance au slogan publicitaire: «Prêter à la Russie, c’est prêter à la France». Ils ont depuis 1888 souscrit à des emprunts russes pour près de 15 milliards de francs-or (2).

Le 9 janvier 1918, Le Courrier de la Vienne se fait l’écho de débats dans le Comité exécutif central du Soviet. Des délégués s’opposent à l’idée d’annuler la dette extérieure tsariste, craignant une «inimitié de toutes les classes ouvrières et démocratiques de France qui possèdent une grande partie des valeurs russes.»
Le 2 février dans Le Courrier, un propos du Ministre des finances du gouvernement Clemenceau voudrait rassurer: «Les engagements financiers de la Russie sont indépendants de la forme du gouvernement de ce pays.» La suite est connue. La jeune République russe décrète la répudiation de toutes les dettes tsaristes (3).

Le 3 mars à Brest-Litovsk, elle signe la paix avec l’Allemagne qui peut ainsi, libérant son front de l’Est, regrouper ses troupes sur le front de l’Ouest. En quelques mois, la France a failli perdre la guerre. Les Français perdront leur épargne, leur retraite. L’année débute glaciale (4).


Jacques Chauvin, Université Inter-Ages Poitiers.

1. Le recensement de population de Lésigny en 1911 (Archives départementales de la Vienne, 8 M 3/149, en ligne), mentionne un lieu-dit Les Druères. Consulté, le maire de Lésigny, Daniel Tremblais, confirme l’information. «Deures» dans le Mémorial du Poitou du 2 janvier 1918 est une coquille typographique.


Cette Chronique prolonge celle du 17 mars 2017: «J’ai vu des soldats russes prêter serment à la Révolution» et celle du 28 avril 1917: «Des soldats russes cantonnés près de Château-Larcher ‒ Un corps expéditionnaire russe est arrivé en France en 1916. Les brigades ont été écartées du front après l’offensive Nivelle en 1917.»

Il est précisé dans cette dernière que dans son livre, Bouéssons d’épines (1988), Gilbert Habrioux, le maire de Château-Larcher, a évoqué la présence au moins fin 1917 et en 1918 d’une trentaine de soldats russes dans les bois à proximité. Ils abattaient des arbres, les débitaient en poteaux pour les tranchées. Ils logeaient, selon une information complémentaire de Henry Bernard, dans un bâtiment de l’ancien  prieuré de Laverré, près d’Aslonnes.


2. Pendant la guerre, la France a contracté quatre grands emprunts nationaux, d’un montant total de 67 milliards de francs: le premier, lancé le 25 novembre 1915, rapporta 15 milliards de francs, et les trois suivants, émis en octobre 1916, 1917 et 1918, firent rentrer dans les caisses de l’Etat: 11, 14 et 27 milliards. Informations d’après le site lemonde.fr: «Comment les belligérants ont financé 1914-1918.»

Le montant des souscripteurs et des emprunts russes varie selon les sources, les périodes prises en compte. Ainsi, de 1880 à 1910, 1,6 million de Français aurait souscrit à des emprunts russes.


3. La France croit en une solution rapide du problème et verse même les intérêts pour le premier trimestre 1918 des emprunts russes.
Concernant leurs remboursements partiels, se reporter au dossier en ligne: Cour européenne des droits de l’homme, troisième section, Décision sur la recevabilité de la requête n° 58752/00 présentée par Joseph Abrial et autres contre la France, 15 mai 2001 (requête introduite le 15 juin 2000, enregistrée le 6 juillet 2000). Les requérants fournissent ces chiffres: «Entre 1874 et 1914, la Russie a emprunté, auprès de très nombreux épargnants français, plus de 16 milliards de francs-or (soit 384 milliards de nos francs actuels).»


4. En l’absence de corpus, la carte postale (non oblitérée et n’ayant pas voyagé) illustrant cette Chronique est énigmatique. Dans la presse jusqu’en 1917, il est écrit que l’Allemagne est «prise en tenaille» entre la France et la Russie. Louis de Robien (1888-1958), attaché d’ambassade à Saint-Pétersbourg de 1914 à 1918, auteur du Journal d’un diplomate en Russie, 1917-1918 (Albin Michel, 1967; Librairie Vuibert, 2017) précise cette expression: «Monastir, 22 novembre 1917 [...]. Bravo, les Anglais, pour la poussée sur Cambrai! Qui va être le plus fort, du coin ou de la tenaille? Car c’est l’éternelle question: quand on fait saillant chez l’ennemi, on parle de la brèche qui va s’élargir; quand il pousse chez nous, on parle de la tenaille qui va l’écraser.»


https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/1918-bonne-annee-quand-meme-dehors-on-a-deja-la-bise
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