Nous avons relevé ces réactions, suite à l'émission de J-P ELKABACH :
Voici l'adresse du Forum Public-Sénat si vous souhaitez, vous aussi, donner votre avis sur l'erreur commise par Madame BERARD :
http://www.publicsenat.fr/cms/forum/forum.html
cliquer sur Bibliothéque Médicis.
#2 18/11/2007 20:06:49 SALOME
Membre : satisfaction pour les émissions à thèmeJe viens de regarder, aujourd'hui votre émission sur la Russie. Je suis très étonné d'avoir entendu de la bouche de Mme Marie Hélène BERARD que ce pays avait remboursé toutes ses dettes! Je pense que malgré les fonctions assumées par cette dame, il n'y avait aucune malhonnêteté intellectuelle dans ses propos.
En effet, c'est oublier bien vite les petits porteurs d'emprunts russes qui n'ont toujours pas vu le remboursement qu'il leur est dû, à l'exception d'une aumône négociée sous le gouvernement Jospin. La rumeur dit que Mr le Président de la République, Mr Sarkosy, aurait lors de la campagne présidentielle déclaré être solidaire des porteurs d'emprunts et qu'il ferait des actions pour permettre le remboursement par la Russie. Je trouverais normal, pour le moins, qu'une rectification soit faite, de façon à ce que le public reçoive des informations justes, sur une chaîne officielle comme la vôtre, même si l'émission concerne une discussion libre. C'est pourquoi je souhaiterais qu'il y aie une correction du propos afin que le public sache ,que les familles françaises qui ont prêté leurs économies à l'Etat russe avec la garantie de remboursement par l'Etat français, ne sont à ce jour toujours pas remboursés. Ce serait là la moindre des choses que de dire cette vérité sur le sujet concernant la Russie.
Merci et bien cordialement
#3 18/11/2007 23:48:14 Rocheze
Membre: satisfaction pour les émissions à thèmeJe suis de l'avis de Salomé. En effet, c'est oublier bien vite les petits porteurs d'emprunts russes qui n'ont toujours pas vu le remboursement qu'il leur est dû, à l'exception d'une aumône négociée sous le gouvernement Jospin. La rumeur dit que Mr le Président de la République, Mr Sarkosy, aurait lors de la campagne présidentielle déclaré être solidaire des porteurs d'emprunts et qu'il ferait des actions pour permettre le remboursement par la Russie. Je trouverais normal, pour le moins, qu'une rectification soit faite, de façon à ce que le public reçoive des informations justes, sur une chaîne officielle comme la vôtre, même si l'émission concerne une discussion libre. C'est pourquoi je souhaiterais qu'il y aie une correction du propos afin que le public sache ,que les familles françaises qui ont prêté leurs économies à l'Etat russe avec la garantie de remboursement par l'Etat français, ne sont à ce jour toujours pas remboursés. Ce serait là la moindre des choses que de dire cette vérité sur le sujet concernant la Russie.
Merci et bien cordialement
Je souscris pleinement aux messages de "Salomé" et de "Rocheze" sur la dette russe, et j'aimerais développer quelque-peu le sujet dans la lettre ouverte ci-dessous, que j'adresse tant à Madame Bérard qu'au sénateur Gélard et à Monsieur Elkabbach.
=============================================
Madame Marie-Helene BERARD
M. le senateur P. GELARD
M. Jean-Pierre ELKABBACH
Madame, Messieurs,
Je m'étonne d'avoir entendu dans la bouche de Mme. Bérard que "la Russie a remboursé toutes ses dettes" (sic).
Si je rejoins bien entendu ce téléspectateur ayant écrit que "malgré les fonctions assumées [par Mme. Bérard, note de C.B.] il n'y avait aucune malhonnêteté intellectuelle dans ses propos", je n'en ressens pas moins la vive nécessité d'apporter une nette correction à ces derniers.
En 1999 - c'est tout récent - le gouvernement a officiellement recensé plus de 316.000 porteurs d'emprunts russes. En outre, ces emprunts sont actuellement inscrits à la cote officielle de la bourse de Paris, marché règlementé. Ils apparaissent les premier et troisième Lundis de chaque mois à la cote officielle publiée par le journal les Échos.
Les porteurs estiment la valeur actualisée des sommes leur restant dues en cette fin d'année 2007 à plus de US $ 90 milliards. Cette estimation est conservatrice; il en existe d'extravagantes, bien plus elevees.
A titre de comparaison ce sont quelques US$ 25 milliards que la Fédération de Russie versait en 2006 en remboursement anticipé de sa dette à l'égard du Club de Paris, évènement sur lequel Mme. Bérard fondait peut-être son propos. C'est sans aucun doute là-dessus, ainsi que sur un accord du 27 mai 1997 conclu entre les gouvernements russe et français, négocié par dessus la tête des porteurs, auquel ceux-ci n'étaient pas partie et que certains récusent, que la Russie s'appuie aujourd'hui pour dire qu'elle a remboursé toutes ses dettes.
Mais quel tribunal se contenterait de la seule déclaration du débiteur pour juger la dette éteinte, sans entendre le créancier? Gageons que vous ne trouverez aucun porteur pour donner quitus à la Russie. En mars 2007 le candidat N. Sarkozy, ancien ministre des Finances, aujourd'hui president de la Republique, écrivait d'ailleurs aux porteurs:
"L'accord franco-russe signé le 27 mai 1997 (...) n'a pas pour autant éteint les droits de créance des ressortissants français sur le gouvernement russe. (...)".
Ce principe a été confirmé par le Conseil d'Etat.
M. Sarkozy ajoutait:
"Ce problème est trop sensible et concerne trop de familles pour être abordé avec légèreté. Si les Français me choisissent pour être le prochain Président de la République, je ferai en sorte qu'il soit étudié avec le sérieux et la méthode qui s'imposent."
Les porteurs comptent bien lui rappeler son engagement très prochainement, lui qui n'en a pas dit un mot en Russie il y a un mois.
Petits David seuls et isolés face aux deux Goliaths étatiques français et russe les porteurs sont blessés et affaiblis chaque fois que leur cause, pourtant on ne peut plus légitime et de bonne foi, est balayée d'un revers de la main par nos élites qui le font, je veux le croire dans le cas de Mme. Berard et de M. Gelard, sans même sans s'en apercevoir. L'atteinte est doublement grave lorsqu'elle est publique; triplement, lorsqu'elle est portée dans les murs du palais du Luxembourg, sur une chaine institutionnelle; quadruplement lorsqu'elle est faite en présence d'un représentant élu qui ne relève pas; quintuplement lorsque celui-ci préside le groupe France-Russie; sextuplement lorsqu'il s'agit d'un élu UMP, héritière directe du RPR dont au nom de ce parti son représentant le député M. Michel Hunault déclarait le 20 novembre 1997 à l'occasion des débats sur la ratification de l'accord franco-russe du 27 mai 1997 qu'il approuvait cet accord, mais en soulignant que le groupe RPR souhaitait "que nous allions au delà", en recherchant une indemnisation sur une base "financièrement juste et juridiquement incontestable" (ce qui signifiait evidemment qu'aux yeux du RPR les bases de "l'indemnisation" proposee n'etaient ni financierement justes ni juridiquement incontestables).
Je ne doute pas que, dans la chaleur du moment de l'émission, ni M. Gélard ni Mme. Bérard n'aient songé aux implications du propos de cette dernière.
Je suis certain que, sollicités, les 316.000 porteurs français d'emprunts russes seraient unanimes à me soutenir dans ma demande que de sa propre initiative et en toute bonne foi Mme. Bérard accepte de modifier ses propos afin de prendre en compte les réalités incontestables rappelées plus haut et que cette modification fassent alors l'objet d'une brève mais precise communication publique, au début d'une prochaine émission de la bibliothèque Médicis.
Peut-être M. Elkabbach accepterait-il de se prêter à cette brève mise au point: cette affaire, dont les medias ne parlent presque jamais, concerne pourtant 316000 Français (près de 0,8% de l'électorat) et porte sur des sommes extrêmement importantes. Il ferait la une fois encore oeuvre de grand journalisme.
Les hautes fonctions exercées par Mme. Bérard ne donneraient que plus de portée au geste de celle-ci.
Je vous remercie de votre attention.