Emprunts Russes: la France défend mal ses ressortissants
09 Decembre 1996
J'ai pris connaissance de l'article de M. Philippe Guillaume du 27 novembre 1996 concernant le remboursement des porteurs français d'emprunts russes. Il a raison de souligner qu'il ne s'agit pas d'un remboursement mais d'une indemnisation au rabais. En effet sur la base d'une estimation de la valeur moyenne d'un titre de 9.800 F, sans les intérêts, ne rembourser qu'une somme de l'ordre de 350 F, soit environ 3,5 %, c'est tout simplement de la malhonnêteté.
De plus si ce marché de dupes peut permettre à la Russie de faire partie du Club de Paris, celle-ci va pouvoir prétendre se faire rembourser ses créances vis-à-vis des pays du tiers monde, entre 20 % et 40 % selon les remises de dettes accordées à ces pays. En outre faut­il rappeler que ces créances correspondent souvent à des ventes d'armes au temps du régime communiste.
Le gouvernement français avait là un moyen de pression idéal pour obtenir une indemnisation des porteurs français d'emprunts russes à hauteur de 20 % minimum. Mais il a perdu une fois de plus l'occasion de défendre ses propres ressortissants.
Il semblerait également la moindre des choses que cet accord soit soumis à la masse des porteurs d'obligations russes, comme cela se fait toujours en pareil cas.
Il se pourrait alors qu'une majorité de porteurs signifie aux dirigeants russes qu'on ne peut pas prétendre honnêtement payer ses dettes en ne remboursant que 3,5 % du capital.
J.F. R - Paris