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 Messages entre 2 officiels de Standard & Poor's : Edifiant

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AuteurMessage
Roblochon




Date d'inscription : 16/11/2006
Nombre de messages : 9

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MessageSujet: Messages entre 2 officiels de Standard & Poor's : Edifiant   Messages entre 2 officiels de Standard & Poor's : Edifiant Empty25.10.08 17:01

C’est Alexandre Delaigue, blogueur économiste sur Econoclastes qui a découvert cette perle sur le blog Naked Capitalisme et l’a traduite.

Elle rapporte un bref échange (sans doute sur Twitter ou sur une autre messagerie instantanée) entre deux « officiels » de Standard & Poors qui vient d’être rendu public au cours des auditions organisées par la Chambre des représentants des Etats-Unis sur les origines de la crise financière:

Officiel n°1: Au fait, ce contrat est ridicule.

Officiel n°2 : Oui, je sais... clairement, le modèle ne capture même pas la moitié du risque.

Officiel n°1 : On ne devrait pas évaluer ça.

Officiel n°2 : On évalue tous les contrats. Ils seraient structurés par des vaches qu'on les évaluerait quand même.

Un passage obligé
Rappelons qu’il n’existe que trois agences de notation au monde capables de noter des produits complexes: Standard & Poors, Moody’s et Fitch, qui est d’origine française. On a beaucoup critiqué leur responsabilité car ce sont elles qui « notent » les produits financiers crées par les banques ou les fonds qui veulent les vendre. Or la note en question est devenue ces dernières années un point de passage obligé. Si la banque n’obtient pas le fameux AAA, les produits en question seront considérés comme peu sûrs, et donc se vendront moins bien ; ou seront moins rentables.

Problème, les agences comme Standard & Poors sont payées par les émetteurs. En résumé leur discours est : je veux bien attribuer une note à votre produit financier, mais c’est vous qui payez pour le travail d’analyse que je vous fournis. C’est un risque de conflit d’intérêt évident.

D’autre part, si le produit en question s’avère moins performant que prévu, elles ont tendance à répondre aux mécontents: mais nous avions donné un simple avis ; vous n’étiez pas tenu de le suivre! L’influence des « notes » en question est devenue telle que les grands investisseurs institutionnels s’interdisent de souscrire à des produits financiers qui ne sont pas notés ; et encore moins aux produits qui n’obtiennent pas le fameux AAA, la meilleure note.

Et les fonds ont crée à tours de bras ces fameux « produits toxiques » (des tranches de prêts Subprime mélangés avec des prêts moins risqués, transformés en contrats à vendre aux banques) en les définissant avec des notices sur le risque qui faisaient 150 pages d’équations que personne ne comprenait... Donc noter de tels contrats relevait soit d’un travail de bénédictin matheux, soit d’une évaluation en confiance : personne ne sachant plus ce qu’il y avait réellement dans les contrats.

« Un échec colossal »
La conversation dénote l’état de délabrement dans lequel travaillaient ces agences de notation. Pas seulement quant à leur responsabilité professionnelle vis-à-vis des souscripteurs des « produits toxiques » (qui peinent encore aujourd’hui à les évaluer dans leurs comptes) mais aussi quant à leur savoir faire. Dans la suite de la même audience, rapportée par le blog Naked Capitalism un ancien cadre de Moody’s explique que la société avait pour objectif de « maximiser ses chiffres » et donc devait se montrer « plus amicale vis-à-vis des fonds » (qui créent ces produits à noter).
« L’histoire des agences de notation est celle d’un échec colossal », résumait le président de ce comité d’enquête. Et d’anciens dirigeants de ces firmes admettent aujourd’hui que les notations « étaient faites à partir de modèles vieillots » ; et que les émetteurs de produits financiers « choisissaient l’agence qui avait les règles de notation les plus légères, afin de maximiser le profit ».


Réaction de pablico | 25/10/2008 |
« Même s’ils étaient faits par une vache, on évaluerait les contrats »
même pour une vache à lait?? :-)

Réaction de Jean-Baptiste | 25/10/2008 |
D’autant plus que ce sont des vaches à lait !!!
C’est le créateur du contrat qui fait paie l’agence de notation. Et c’est là une des perversité du système.

Réaction de Fifidou | Thésard en Physique | 25/10/2008 |
Je ne savais pas qui payait les agences de notations. Naïvement, je pensais que c’étaient d’éventuels souscripteurs qui voulaient avoir une bonne idée de ce qu’ils achetaient. Putain, c’était le vendeur qui payait!!!!
Ah Ces cons… Franchement
Et dire qu’au moment de la crise des subprimes, je me suis dit « mais poutant il y a des gens sérieux qui s’occupe de la maitrise de risques financiers (j’avais deux trois copains sympas à l’école, qui avaient comme principal défaut d’être de droite et qui ont fait ça pour gagner leur vie…) » Comment ils ont fait pour louper la toxicité des subprimes !!!!
En fait la réponse est évidente et à la portée d’un gamin de 10 ans. Le type qui demandait de noter était le type qui payait!!!! Et bien à ce moment là bien évidemment, les types dont c’est le boulot de dire : « Attention là vous déconnez les mecs, on va arrêter ça tout de suite », je veux dire nos adorés hommes politiques n’ont pas été mettre leur nez la dedans et il n’y en a pas eu un pour nettoyer les écuries d’Augias.
Il fallait s’y attendre, en fait, je pense que nos hommes politiques n’ont pas bien (ou bien alors trop bien ?) compris le sens du conflit d’intérêt. Comme s’ils ne concevaient pas bien le fait que le conflit d’intérêt, c’est de la corruption légale. Ils croient vraiment qui si on laisse n’importe qui être propriétaire d’un journal par exemple, il n’y aura jamais personne qui viendra interférer avec la ligne éditoriale. Que si un patron siège au conseil d’administration d’un autre, et que le second siège au CA du premier, alors si l’un accorde une augmentation de salaire de 40% à l’autre, ça n’a aucune influence sur l’augmentation éventuelle de l’un ….
Non mais.
Je sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve cela infiniment triste.

Réaction de Mauzar | Retraité actif | 25/10/2008 |
Le scandale des agences de notation porte également sur les pays notés par ces agences. Car pour obtenir un taux préférentiel dans leurs emprunts d’Etat, certains pays se font noter et obtiennent (comme c’est bizarre) un bonne note . On sait maintenant pourquoi et comment : ce sont ces pays qui paient les agences.
Prenons simplement 2 exemples : la Russie et la Chine. Ces deux pays n’ont pas remboursés leurs anciens emprunts, pour la Russie ceux datant d’avant 1917 et pour la Chine datant d’avant 1945.
Et bien la Russie obtient une bonne note, car les agences ne trouvent pas de dettes dans la comptabilité publique de pays. Pourtant si vous lisez le verso d’un emprunt russe vous constatez qu’il est bien indiqué « » Cet emprunt figurera dans le Grand Livre de la Dette Publique » La Russie a oublié de faire cette inscription, et les agences, pourtant averties maintes fois par les porteurs français d’emprunts russes ( Association AFPER ) répondent que non, il n’y a rien dans la comptabilité.
La Russie s’était engagée en 1996 à restituer les biens réclamés par des États membres du Conseil de l’Europe .Elle avait été admise sous cette condition au sein du Conseil. Les accords interétatiques franco-russes de 1997,ne concernaient que l’apuration des dettes réciproques de la France et de la Russie. Les porteurs privés d’emprunts-obligations russes n’étaient pas concernés par ces accords. En spoliant les Français qui lui avaient fait confiance en souscrivant à ses emprunts , la Russie n’a pas respecté les engagements pris vis -à-vis du Conseil de l’Europe.
Comme la Chine, elle est toujours débitrice de ses dettes devant les porteurs privés. Les agences de notation sont au courant mais donnent une bonne note. Jusqu’au jour ou un nouveau scandale apparaitra . On aimerais connaitre le montant du chêque envoyé par la Russie, pour obtenir sa bonne notation...
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