La valeur réelle d'un emprunt russe
12 Septembre 1997
Les chiffres les plus contradictoires circulent sur la valeur réelle des emprunts russes. La perspective d'une indemnisation n'a pas arrangé les choses. Pour éclairer le débat, le Groupement des porteurs de titres russes (GPTR) a demandé à 2 chercheurs de l'Institut de science financière et d'assurance de l'université Claude-Bernard de Lyon de se livrer à une évaluation à partir de calculs actuariels. Et les résulats laissent pantois.
Jean-Claude A. et Nicolas L. ont choisi 3 émissions : l'emprunt 4 % or de 1889, l'emprunt d'Etat 5 % de 1906 et l'emprunt de la compagnie du chemin de fer d'Olonetz 4,5 % de 1914. Pour ces 3 émissions, les calculs actuariels aboutissent à des valeurs finalement assez proches. En capitalisant l'indice des prix, l'étude aboutit à une valorisation de 10.867 francs pour l'emprunt de 1914, de 11.758 francs pour celui de 1906 et se 12.406 francs pour celui de 1889. Si l'on prend en considération le rendement obligataire, c'est aussi l'emprunt de 1889 qui arrive en tête avec une valorisation de 22.038 francs, suivi de l'emprunt 1914 avec 21.908 francs, assez loin devant celui de 1906 avec 17.547 francs.
Bien évidemment, il ne s'agit que d'exemples, l'évaluation de chaque emprunt constituant un cas particulier tant les caractéristiques sont différentes. En outre, les travaux des universitaires sont purement indicatifs dans la mesure où l'indemnisation versée par les Russes ne permettra en aucun cas d'envisager un remboursement à la valeur réelle, loin s'en faut.