A l'approche de l'élection présidentielle
Les porteurs d'emprunts russes élèvent de nouveau la voix
Enhardie par le succès obtenu dans l'affaire du fonds commun de placement Euro Bank Long Terme, l'Association française des porteurs d'emprunts russes (AFPER) veut faire entendre sa voix à l'approche de l'élection présidentielle. Lancé en France par une filiale de la banque centrale de Russie, le FCP Euro Bank Long Terme a récemment vu le développement de son encours bloqué par les protestations de l'association, qui avait décelé dans cette initiative une « insupportable provocation » à l'égard des porteurs d'emprunts russes.
Selon l'AFPER, qui rappelle que le ministre russe des Affaires étrangères, Victor Tchernomyrdine, a déclaré, au début du mois de mars, que la Russie allait tenir les engagements pris sur la question du remboursement des emprunts russes, les négociations entre autorités russes et françaises à ce sujet seraient « enfin entrées dans une phase active ».
Pour honorer sa dette, estimée par l'AFPER à 160 milliards de francs, pour quatre millions de titres russes environ en circulation en France, la Russie veut récupérer les avoirs tsaristes encore détenus à l'étranger, parmi lesquels 47 tonnes d'or russe qui dorment dans les caisses de la Banque de France. Mais les discussions entre les deux pays achoppent, depuis plusieurs années, sur la « nature » de cet or, que la France considère comme allemand et non comme russe, puisqu'elle l'a obtenu de l'Allemagne en 1918. Si cet or, qui vaut aujourd'hui un peu plus de 3 milliards de francs, était débloqué, comme le réclame l'AFPER, cela permettrait d'effectuer le versement d'un premier accompte de 750 francs par titre. L'association espère donc que le poids électoral des 400.000 porteurs français d'emprunts russes décidera le gouvernement actuel à accélérer les négociations avec la Russie.