L’entrée à l’OMC exige une série de restructurations d’entreprises, de privatisations, de réformes de toutes sortes et dans tous les domaines pour soumettre les acteurs économiques de la Russie aux mêmes normes que celles qui sont en vigueur dans les pays membres de cette organisation. Tous les domaines sont touchés : droits de douane, licences d’importation, TVA et taxes d’accise, mesures anti-dumping, subventions à l’industrie et à l’agriculture, propriété intellectuelle, code du travail, mesures sanitaires et phytosanitaires, barrières techniques au commerce, etc.
Pour éviter l’isolement, la Russie doit, au minimum, ajuster ses normes à celles de l’économie mondiale, en particulier à celles de l’Union européenne qui, avec l’élargissement de 2004, absorbera environ 50% de ses exportations. L’adhésion à l’OMC et tous les préparatifs qu’elle implique prolonge en quelque sorte la thérapie de choc en rapprochant la Russie des objectifs fixés par les libéraux russes et les institutions financières internationales à la fin de 1991. À tout le moins, elle fournit au président Poutine l’occasion d’entreprendre une série de transformations qui vont affecter l’économie de la Russie. Le FMI exerce d’ailleurs des pressions en ce sens, soulignant que malgré les progrès accomplis en matière de réformes structurelles, il restait encore à réformer le secteur bancaire, les monopoles naturels, les services civils et l’administration de l’État. L’économie russe éprouve un urgent besoin d’investissements. La Banque mondiale calcule que pour atteindre une croissance de 4%, les investissements doivent augmenter d’au moins 2,5%. Par ailleurs, la Russie n’est pas à l’abri d’une baisse des prix mondiaux du pétrole. Les dirigeants russes ont donc tout intérêt à attirer les capitaux étrangers. Pour cela, ils doivent améliorer les perspectives d’accumulation, notamment en protégeant davantage les droits de propriété et en conformant la législation et sa mise en pratique aux normes en vigueur dans les pays développés, qui sont aussi celles de l’OMC.
En ce qui concerne notre probléme d'indemnisation de nos emprunts russes, l'adhésion de la Russie à l'OMC fera t-elle avancer notre dossier ? C'est la seule question qu'il faut se poser, a mon avis.