Le droit de propriété
A Athénes même les esclaves jouissaient du droit de propriété. Diderot y voyait un droit naturel, inviolable et absolu, indissociable de l’existence politique, économique et sociale de l’individu.
Rousseau le décrivait comme le plus sacré de tous les droits des citoyens et plus important, à certains égards, que la liberté même.
Toutes les constitutions de tous les pays libres le mentionnent, et notre propre Déclaration des droits, dés son article 2, au même titre que la liberté, la sûreté et la résistance à l’oppression. Même la très castratrice Constitution de l’An I , écrite sous l’influence de Robespierre, la consacre comme un droit imprescriptible.
Ce ne sont pas là fantaisies de juristes ou élucubrations de penseurs éthérés. Si le droit de propriété jouit du statut de liberté publique, c’est très trivialement parce que, si l’on en est privé, alors on est privé du fruit de son travail, du résultat de la mise en œuvre de sa volonté. En clair, asservi.
C’est nous tous que le non-respect du droit de propriété salit moralement parce qu’il viole l’une des valeurs que nous nous sommes librement données depuis le siécle des Lumiéres. Mais c’est nous tous aussi, qu’il spolie matériellement. Ne pas respecter et ne pas faire respecter le droit de propriété, c’est trahir le peuple.
Philippe Maniére – Chroniqueur