La Commission européenne a présenté ces derniers jours,son livre vert. Il contient cinq propositions, allant du statu quo à l'institution d'un mécanisme de recours collectif dans tous les pays de l'Union européenne. Elle doivent encore être soumises à consultation. Et déçoivent les organisations consuméristes.
Manque d'ambition pour les uns. Prudence pour les autres. La Commission européenne a prévenu qu'en matière de recours collectifs de consommateurs - ces regroupements de plaintes individuelles - elle ne souhaitait pas prendre exemple sur le système américain, qualifié par la commissaire à la Consommation Meglena Kuneva de "mélange toxique".
Tout en estimant que les systèmes actuels de recours en vigueur dans les pays d'Europe sont insatisfaisants - les procédures sont longues et les dispositifs complexes -, tout en reconnaissant qu'un changement était nécessaire, la Commission semble pour l'heure pencher pour renforcer l'existant.
Alors que le dossier"class-actions" est à l'étude depuis plusieurs mois à Bruxelles, le livre vert qui a été présenté aujourd'hui renferme plusieurs scénarii possibles, allant du statu quo à l'institution d'un mécanisme de recours collectif dans tous les pays de l'Union européenne, qui doivent encore être soumis à consultation.
Cette position trop prudente n'a pas tardée à être critiquée par les organisations consuméristes.
Au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), on estime qu'il s'agit d'une "approche timorée et lente de la question, particulièrement décevante pour les consommateurs". Le Beuc souligne que plusieurs récents dommages auraient pu justifier des actions collectives et rappelle qu'il estime que "seule une action de groupe européenne, sous la forme d'un instrument contraignant, pourra permettre à de nombreux consommateurs de porter une affaire en justice afin d'obtenir réparation du dommage causé par le même professionnel".
En France, la CLCV et à l'UFC-Que Choisir regrettent que "sur les 5 propositions envisagées, une seule est une action judiciaire s'apparentant à une véritable action de groupe". "Les autres consistent en un simple renforcement des pouvoirs des autorités administratives des Etats membres, le recours aux modes alternatifs collectifs de règlement des litiges, voire l'inaction totale" estiment les deux organisations.
Le système américain des "class actions" permet notamment d'infliger à une entreprise fautive des sanctions financières supérieures aux sommes réclamées par les plaignants. Il encourage en outre la multiplication de procédures devant les tribunaux, les avocats se payant au pourcentage des sommes récupérées.