Ou comment les investisseurs se sont laissé aveugler
Ils ont fait confiance aux agences de notation. Aujourd'hui, trois sociétésa méricaines (Moody's, Fitch et Standard and Poor's) évaluent la qualité d'un titre ou la solidité d'un émetteur. Puis elles leur donnent une note. Comme les prêts regroupés dans les pools de crédits puis «titrisés» paraissaient bien diversifiés, les agences de notation estimaient le risque global peu élevé et elles ont accordé de bonnes notes aux titres émis. Ainsi les investisseurs, les caisses de retraite, les fonds de pension, les compagnies d'assurance-vie se sont laissé séduire par ces titres qu'on leur présentait comme des produits pas plus risqués que les emprunts d'Etat mais rapportant 0,5% à 1% de plus. Ils y ont vu une manière de doper leur rendement.
La mécanique s'est enrayée au printemps 2007. Les agences de notation se sont soudain réveillées. Elles ont abaissé la note de nombreux titres qu'elles avaient auparavant évalués AAA, la meilleure appréciation possible. Cette réestimation a tari la vente de ces titres, qui sont devenus impossibles à négocier. Comme les établissements qui portaient ces produits finançaient leurs opérations par de l'argent emprunté à court terme, ils ont alors rencontré les pires difficultés à trouver des capitaux. Voilà pourquoi les banques centrales ont dû désamorcer ces crises de liquidité récurrentes en alimentant en urgence les marchés.
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