RADIATION DEFINITIVE DES EMPRUNTS RUSSES DE LA BOURSE DE PARIS
Chers amis,
Bien que toujours inscrits a la cote officielle de la bourse de Paris, nos titres etaient suspendus de cotation - "provisoirement" - depuis 1996.
Dans sa lettre du 19 mars 2007 M. Sarkozy avait ecrit a certains porteurs:
"Vous le savez, la cotation des emprunts russes a été suspendue le 25 novembre 1996, à la veille de la signature des premiers accords entre la France et la Fédération de Russie, ouvrant la voie aux opérations d'indemnisation. Cette suspension provisoire des titres avait un but simple et légitime : empêcher une spéculation qui aurait été inévitable, et qui se serait faite aux dépens de familles financièrement affaiblies.
L'accord franco-russe signé le 27 mai 1997 a eu pour effet la renonciation mutuelle des réclamations respectives des gouvernements français et russe. Néanmoins, il n'a pas pour autant éteint les droits de créance des ressortissants français sur le gouvernement russe. La situation n'est donc pas, en l'état figée.
Il me semble donc, au vu de ces éléments, que sans un travail préalable de négociations entre les divers acteurs intéressés à ce dossier, parmi lesquels les porteurs de titres organisés en association, décider de la seule reprise de cotation ne réglerait pas les problèmes de fond, et ferait renaitre les risques de spéculations abusives.
Ce problème est trop sensible et concerne trop de familles pour être abordé avec légèreté. Si les Français me choisissent pour être le prochain Président de la République, je ferai en sorte qu'il soit étudié avec le sérieux et la méthode qui s'imposent." Les 10 et 11 octobre 2007 M. Sarkozy, avec qui "
ensemble tout devient possible", et qui "
veut etre le President de la Republique qui tiendra ses engagements" (cf. site officiel de l'UMP), s'est rendu a Moscou.
Le 19 octobre 2007, soit huit jours apres son retour, par un avis public Euronext Paris SA publiait la decision de radiation definitive de la totalite des emprunts russes de la cote officielle avec effet au 24 octobre. D'un trait de plume, plus de 100 milliads d'euros ont ete rayes de la capitalisation boursiere de Paris, dans le silence le plus absolu. (avis Euronext no. PAR_20071019_9407_EUR du 19.10.07)
Voila qui en dit long sur la tenue des engagements du chef de l'Etat.
C'est donc ainsi qu'il a "
etudie" le probleme "
avec le serieux et la methode qui s'imposent".
A toutes fins utiles j'ai reproduit ci-dessous les termes d'une lettre au President de la Republique que m'a communique un porteur. Je recommande a tout porteur d'en envoyer une semblable (inutile de timbrer le courrier destine au President), en esperant que nous etudierons prochainement l'opportunite d'apporter une reaction plus institutionnelle a cette inqualifiable attaque contre nos interets.
Bien a vous,
K1
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Monsieur le Président de la République,
Palais de l'Elysée,
55, rue du faubourg Saint-Honoré,
75008-Paris.
Le.........................
Monsieur le Président,
Je suis l'un des 316.000 porteurs d'emprunts russes non remboursés émis en France avant 1917.
C'est avec plaisir que j'avais pris connaissance des termes de la lettre du 19 mars 2007 ci-jointe que vous adressiez, encore candidat, à certains porteurs, et dans laquelle vous vous engagiez, si vous étiez élu, à faire étudier le problème des emprunts russes "
avec le sérieux et la méthode qui s'imposent".
J'ai donc été déçu que les porteurs restent sans nouvelles de votre part depuis votre élection, en particulier lors de votre visite à Moscou les 10 et 11 octobre 2007.
J'ai d'autre part été stupéfait et indigné d'apprendre que le 19 octobre 2007, soit dès votre retour, la société Euronext Paris S.A. avait pris sur elle de radier définitivement de la cote officielle la totalité des emprunts russes qui y étaient inscrits - depuis plus de cent ans pour la plupart - en plein accord avec les autorités de l'Etat représentées par l'Autorité des Marchés Financiers et alors même que notre Conseil d'Etat a confirmé que nos droits de créance sur la Russie ne sont pas éteints, un fait que vous rappelez d'ailleurs dans votre lettre.
Je vous fais part, monsieur le Président, de ma stupéfaction, et vous demande de quelle façon vous comptez respecter votre engagement de campagne.
Enfin, je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'indiquer les raisons pour lesquelles l'Etat ne s'est pas opposé à cette radiation définitive, qui porte une très grave et inutile atteinte aux intérêts des porteurs. En effet, l'accord interétatique franco-russe du 27 mai 1997 ne comporte aucun engagement de radier ces titres de la cote.
Je vous en remercie par avance et vous prie de croire, monsieur le Président, à l'expression de ma haute considération.
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Fac-similé conforme à l'original
ensemble tout devient possible.
sarkozy.fr
18 rue d'Enghien
75460 PARIS Cedex 10
Paris le 19 mars 2007
Cher Monsieur,
Le courrier que vous m'avez récemment adressé, comme de nombreux porteurs d'emprunts russes, m'est bien parvenu et j'en ai pris connaissance avec la plus grande attention.
Je ne reviendrai pas sur l'historique de ce problème : pour y être vous-même confronté, vous le connaissez mieux que quiconque et votre courrier en atteste.
Vous le savez, la cotation des emprunts russes a été suspendue le 25 novembre 1996, à la veille de la signature des premiers accords entre la France et la Fédération de Russie, ouvrant la voie aux opérations d'indemnisation. Cette suspension provisoire des titres avait un but simple et légitime : empêcher une spéculation qui aurait été inévitable, et qui se serait faite aux dépens de familles financièrement affaiblies.
L'accord franco-russe signé le 27 mai 1997 a eu pour effet la renonciation mutuelle des réclamations respectives des gouvernements français et russe. Néanmoins, il n'a pas pour autant éteint les droits de créance des ressortissants français sur le gouvernement russe. La situation n'est donc pas, en l'état figée.
Il me semble donc, au vu de ces éléments, que sans un travail préalable de négociations entre les divers acteurs intéressés à ce dossier, parmi lesquels les porteurs de titres organisés en association, décider de la seule reprise de cotation ne réglerait pas les problèmes de fond, et ferait renaitre les risques de spéculations abusives.
Ce problème est trop sensible et concerne trop de familles pour être abordé avec légèreté. Si les Français me choisissent pour être le prochain Président de la République, je ferai en sorte qu'il soit étudié avec le sérieux et la méthode qui s'imposent.
Je vous prie de croire, Cher Monsieur, en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
Nicolas SARKOZY
Candidat à l'élection présidentielle.