La Russie va émettre des euro-obligations pour la première fois depuis un an. Le pays a lancé cette semaine l'émission de trois tranches, à 5 ans (pour 2 milliards de dollars), 10 ans (pour 2 milliards de dollars) et 30 ans (pour 3 milliards de dollars), espérant donc lever 7 milliards de dollars au total.
Le prix devrait être fixé mercredi 28 mars. Selon l'agence Interfax, il aurait déjà reçu plus de 10 milliards de dollars de demande de la part des investisseurs, l'intérêt le plus vif portant sur la ligne à 30 ans.
Confiance des investisseurs
La Russie espère placer la tranche à 5 ans 235 points de base (2,35%) au-dessus des obligations du Trésor américain de même maturité, la tranche à 10 ans avec une prime de 245 points de base et la tranche à 30 ans avec une prime de 265 points de base, selon des sources financières citées par Reuters. Cela correspondrait à un taux de 6% pour cette dernière, les « Treasuries » à 30 ans affichant actuellement un rendement de 3,35%.
Il s'agirait de son plus faible coût d'emprunt historique sur cette maturité, la Russie profitant de la confiance des investisseurs grâce à la bonne tenue des prix du pétrole.
Les cours du brent ont augmenté de 17% depuis le début de l'année. Grâce à la manne pétrolière, le pays a présenté l'an passé un excédent budgétaire de 0,8% du PIB. Le budget 2012 table sur un déficit de 1,5%. Le niveau de la dette de la Russie a de quoi faire pâlir d'envie Américains et Européens : elle s'élève à environ 10% du PIB du pays.
Sur le marché secondaire, les obligations arrivant à maturité en 2030 se sont traitées en mars à des rendements historiquement bas. La dernière fois que le pays avait émis des obligations à 30 ans, en 2000, le taux d'intérêt atteignait 7,5%. Il avait atteint 12,75% pour une émission de cette maturité en 1998.
Les Échos - Guillaume MAUJEAN