Vladimir Poutine "a tué" l'Etat de droit en Russie et mis en place un Etat mafieux

Le premier ministre russe Vladimir Poutine "a tué" l'Etat de droit en Russie et mis en place "un Etat mafieux", a affirmé aujourd'hui l'ancien vice-premier ministre de Boris Eltsine, Boris Nemtsov, un des dirigeants de l'opposition russe.
"Poutine a tué l'Etat démocratique. Il a mis en place un Etat mafieux corrompu, mais il a tué l'Etat démocratique. C'est évident et tout le monde le sait", a déclaré M. Nemtsov au cours d'une conférence de presse au Parlement européen. M. Poutine est resté le véritable homme fort en Russie, a-t-il estimé en jugeant que le président russe Dmitri Medvedev n'était pas un "vrai président". "C'est un bon bloggeur", a-t-il dit avec ironie. Il a comparé M. Poutine à l'ancien président égyptien Hosni Moubarak. "Il espère avoir un avenir plus radieux mais je n'en suis pas sûr", a-t-il dit.
Rappelant que la Russie était membre du Conseil de l'Europe et de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), il a estimé par ailleurs que les problèmes de liberté d'expression ou de corruption n'étaient pas seulement des problèmes russes. "C'est le problème de tous les pays membres du Conseil de l'Europe, de tous les pays de l'OSCE", a-t-il dit.
Commentant la prochaine visite de M. Poutine à Bruxelles, le 24 février, à l'invitation du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a dénoncé ceux qui se soumettent à la "Realpolitik" en "oubliant leurs valeurs pour ne croire qu'aux promesses et à l'argent". M. Nemstov, invité au Parlement européen par le groupe des Verts, s'est au contraire félicité d'une résolution sur l'Etat de droit en Russie que le Parlement européen a prévu d'adopter jeudi et qui dénonce notamment les atteintes aux droits de l'homme en Russie.
L'ancien vice-premier ministre qui anime le mouvement d'opposition Solidarnost, a été emprisonné quinze jours au début de l'année pour avoir participé à une manifestation non autorisée à Moscou le 31 décembre. Il a expliqué que son objectif était d'empêcher que M. Poutine ne redevienne président. "Ce serait une catastrophe pour la Russie", a-t-il estimé. Des élections législatives sont prévues en Russie en novembre 2011 et l'élection présidentielle doit se dérouler au printemps 2012.

Une polémique se développe au sein du Kremlin autour de la fortune personnelle du président russe, Vladimir Poutine, et des parts qu'il détient dans plusieurs compagnies d'Etat, affirme le quotidien britannique The Guardian à la "une" dans son édition du vendredi 21 décembre.
L'affaire a été dévoilée dans une interview publiée par le magazine allemand Die Welt le 12 novembre. Un politologue russe, Stanislav Belkovsky, y affirme qu'en huit années passées au pouvoir, M. Poutine a accumulé des capitaux dont il évalue la valeur à 40 milliards de dollars, soit près de 29 milliards d'euros.
"LE LEADER POLITIQUE LE PLUS CORROMPU DE L'HISTOIRE"
Interrogé cette fois par The Guardian, Stanislav Belkovsky avance que le chef de l'Etat russe détient d'importantes participations dans trois compagnies russes du gaz et du pétrole, à travers "des compagnies offshore opaques". Selon ce politologue, M. Poutine contrôle "dans les faits" 37 % des parts de Surgutneftegaz, une société de prospection pétrolière, également troisième producteur pétrolier russe. Il détiendrait également 4,5 % du géant Gazprom, et "au moins 75 %" de Gunvor, une compagnie de négoce pétrolier basée en Suisse et fondée par Gennady Timchenko, un ami du président Poutine, toujours selon Stanislav Belkovsky.
Si ces informations sont exactes, elles feraient du président russe l'homme le plus riche d'Europe, et le placerait parmi les dix premières fortunes mondiales. Le quotidien russe The Moscow Times relevait, le 28 novembre, que les capitaux détenus par M. Poutine feraient de lui "le leader politique le plus corrompu de l'histoire mondiale, largement devant Ferdinand Marcos aux Philippines et Mobutu au Zaïre".
La fortune de Vladimir Poutine était jusqu'ici taboue. Mais des informations commenceraient à sortir, indique The Guardian, "en contrecoup d'une lutte interne au sein du Kremlin entre un groupe mené par Igor Sechin, l'influent chef adjoint de l'administration présidentielle russe, et un clan de "libéraux" auquel appartient [Dimitri] Medvedev", le successeur désigné de M. Poutine à la présidence

Nouveaux riches pressés
Mais ce sont les ressortissants des pays émergents, et notamment ceux des pays de l'Est - Russie, Kazakhstan, Ukraine... -, qui sont les plus récents sur ce marché. Tous friands du «triangle d'or» et pressés : un Moscovite a acheté un 60-mètres carrés avenue Montaigne 12 000 euros le mètre carré après une unique visite sur Internet, et n'est allé chercher les clés qu'un an après. La proximité de l'ambassade de Russie est appréciée.
C'est pour sa fille que Vladimir Poutine a repris l'appartement de l'animateur Arthur (500 mètres carrés avec terrasse de 300 mètres carrés) dans les immeubles Walter, place de Colombie (XVIe), pour une somme estimée entre 15 et 20 millions d'euros.Avec l'explosion de la construction en Russie, les banquiers et les promoteurs enrichis arrivent à Paris avec des moyens colossaux, comme le constate Charles-Marie Jottras, président de l'agence Daniel Féau : «Ce sont des hommes d'affaires âgés de 30 à 40 ans, qui cherchent des pied-à-terre de luxe, de 100 à 200 mètres carrés. Leur obsession est de faire sortir l'argent de Russie.» Mais on voit aussi débarquer des familles pour lesquelles Londres est devenu vraiment trop cher.

http://www.challenges.fr/magazine/0129-015566/la_verite_sur_limmobilier_parisien_de_luxe.html