source :
http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=83
Dix ans de regards français sur la Russie (1989-1999)
En France, la Russie, plus que tout autre pays, suscite un grand nombre de préjugés et d'analyses toutes faites. À tel point qu'on se demande, si le regard porté par les Français tient compte des réalités russes ou si, au contraire, il reste orienté par l'héritage soviétique.
Aperçu des relations économiques
Le volume d'échanges économiques entre la France et la Russie est relativement faible. Les investisseurs français hésitent à investir et à signer des contrats. En 1963, la France est le septième partenaire commercial, hors COMECON. Comme dans les années soixante, les importations en provenance de la CEI sont principalement des importations de matières premières, qui représentent plus de 60 % des achats de la France à la CEI.
Les entrepreneurs français restent frileux à l'égard du marché russe pour plusieurs raisons : instabilité de la législation, mafiacratie et kleptocratie, infrastructures déficientes, système bancaire pour le moins obscur
La méfiance des investisseurs français
Il n'est pas impossible que le poids du passé explique en partie cette situation. En effet, le souvenir des emprunts russes a profondément marqué les milieux économiques français, qui voient dans la Russie une terre d'aventures très incertaines. Au plan historique, le mécanisme des emprunts russes est parfaitement connu. En revanche, malgré quelques tentatives, les rebondissements de l'affaire sur un siècle sont moins étudiés. À tort, dans la mesure où le règlement des dettes russes fait l'objet d'âpres négociations entre les deux gouvernements depuis 1992 et d'intenses campagnes de lobbying. Un accord a été signé en 1996 mais n'a encore donné lieu à aucun remboursement. L'action de l'AFPER (Association française des Porteurs d'Emprunts russes), qui publie régulièrement des communiqués dans la presse nationale et internationale pour décourager tout investissement en Russie tant que la dette ne sera pas remboursée, montre à quel point les échanges commerciaux entre les deux pays souffrent d'un manque de confiance.