Déroute russe
La Russie semble perdre pied ces derniers temps. La population redoute désormais de subir une crise plus sévère encore que celle à laquelle elle a fait face en 1998.Même le chef du gouvernement Vladimir Poutine a arrêté de critiquer le capitalisme américain. Il faut dire que le rouble ne cesse de céder du terrain face au dollar (-21,4 % depuis le 15 juillet), les réserves de change de s'effondrer (-25 % depuis le pic observé lors de la guerre en Géorgie cet été) et la bourse de Moscou de baisser (-75 % depuis le 19 mai). La chute du cours des matières premières a pénalisé l'économie russe ? et bon nombre de personnes pense que si les cours du baril de pétrole continuent de poster de nouveaux plus bas, la politique internationale russe devrait être revisitée.
Afin de maintenir le bateau à flot, le gouvernement implémente des baisses d'impôts, notamment via une réduction de la fiscalité des entreprises. Une enveloppe budgétaire de 50 milliards de roubles a été déployée ; une partie sera utilisée afin de prévenir des faillites dans le complexe militaro-industriel. Et pour faire encore plus keynésien, une augmentation des retraites et de l'indemnité chômage devrait voir le jour en 2009.
Ces mesures, qui aident à maintenir le calme au sein de la population, restent bien dérisoires face a l'ampleur du désastre. Selon la banque mondiale, une amélioration de l'économie russe ne devrait pas se produire avant le second trimestre 2009. En raison de la crise, la banque mondiale avait récemment revu à la baisse ses prévisions concernant le PIB russe à 6 % en 2008 et à 3 % en 2009.