LA VOIX DES EMPRUNTS RUSSES
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 Et maintenant, voici l'État rédempteur

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2 participants
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RogeR
Président
RogeR


Date d'inscription : 09/11/2006
Nombre de messages : 418

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MessageSujet: Et maintenant, voici l'État rédempteur   Et maintenant, voici l'État rédempteur Empty22.10.08 11:04

Si le crédit constitue le sang de l'économie, en maintenir le bon fonctionnement n'a pas de prix.
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L' État régalien, comme les anciens rois, nous protège de nos ennemis aux frontières et garantit l'ordre public intérieur. L'État-providence assure la solidarité économique et sociale du pays. Voici venu le temps de l'État rédempteur, qui enlève les péchés de la mondialisation, qui rachète les créances pourries des banques. La rédemption des dettes - leur rachat par le débiteur lui-même ou par un tiers qui le fait à sa place - est une expression courante en anglais, où nombre de termes économiques ont une origine religieuse. Sous des modalités différentes, c'est ce que viennent de faire la plupart des pays occidentaux, des États-Unis au Royaume-Uni, en passant par la zone euro et la Suisse.

Le cas de la Confédération helvétique est le plus exemplaire : la puissance publique a repris à son compte, à travers une structure de défaisance ad hoc, 60 milliards de dollars « de produits toxiques » qui figuraient au bilan de l'UBS, la première banque du pays. L'opération est considérable, comparée à la richesse créée annuellement par la Suisse, son PIB, de l'ordre de 450 milliards de dollars. En France, le plan de sauvetage comporte une société de prise de participation pour aider les banques à se recapitaliser, dotée de 40 milliards d'euros, et une caisse de refinancement des établissements de crédit bénéficiant d'une enveloppe de 320 milliards. Ces sommes présentent un caractère théorique : elles ne seront pas toutes utilisées et, si elles l'étaient, elles seraient remboursées sans doute en majorité. Les aides n'en sont pas moins gigantesques, représentant respectivement 2,1 % et 17 % du PIB de la France. L'apport des banques françaises à ce même PIB est chaque année de 2,6 % (selon la Fédération bancaire française).

Comparaison n'est pas raison, dira-t-on. Si le crédit constitue le sang de l'économie, en maintenir le bon fonctionnement n'a pas de prix. Les cinq litres de sang qui circulent dans le corps d'un homme de 80 kg ne représentent que 6 à 7 % de son poids total. Reste que les pouvoirs publics donnent l'impression de « deux poids deux mesures ». Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, fait preuve d'une grande désinvolture quand il récuse toute idée de plan de relance, sous prétexte qu'il n'y aurait plus d'argent : « L'Europe vient de décider de consacrer au moins 2 000 milliards d'euros au renforcement de ses banques », plaide-t-il. Il fixe ainsi implicitement les limites financières de la puissance publique.

Le premier ministre du Luxembourg songe-t-il aux critères de Maastricht, qui stipulent que la dette publique ne saurait dépasser 60 % du PIB ? Cette règle est d'ores déjà transgressée par la zone euro dont le ratio d'endettement atteint 70 % en moyenne, à quoi il faudrait ajouter 16 points si les 2 000 milliards d'euros devaient être consommés. La force des États souverains, c'est d'avoir l'éternité devant soi, contrairement à des banques privées, et de pouvoir lever des impôts pour rembourser leurs dettes. À deux réserves près. Des changements de régime politique peuvent intervenir (d'où le drame des emprunts russes d'avant 1917 qui n'ont jamais été remboursés). Et, passé une certaine dose, les contribuables refusent d'obtempérer, allant jusqu'à s'expatrier. Au sein même des pays de la zone euro, on constate que tous les États ne sont pas logés à la même enseigne : quand le Trésor d'Allemagne ne peut emprunter à guère plus de 4 % sur l'échéance de dix ans, son homologue de Grèce doit accepter de payer près de 5 %, car il n'inspire pas autant confiance.

Par ailleurs, toutes les modalités de sauvetage ne sont pas équivalentes, comme le soulignent dans une note Agnès Bénassy-Quéré et Lionel Fontagné, tous deux chercheurs du Cepii. Lorsque la puissance publique prend une participation, totale ou partielle, dans une banque, les actionnaires en place se trouvent spoliés, et quand elle débarrasse l'établissement privé de ses « produits toxiques », le contribuable en supporte la charge. Aux États-Unis, le plan Paulson s'efforce de trouver une cote mal taillée entre ces deux options.
C'est en tout cas une constante de toutes les grandes crises que de faire appel à l'autorité publique ou d'en créer une. Alors que les États-Unis n'avaient pas de banque centrale, la crise boursière de 1907 s'était soldée par la création de la Fed en 1913. La dépression des années 1930 a débouché sur les accords de Bretton Woods en 1944. C'est l'idée même de l'État « maître des horloges » qui refait surface. Comme disait Richard Wagner à la fin son opéra Parsifal, « Rédemption au rédempteur ».

Dans Le FIGARO par Jean-Pierre robin
20/10/2008 | La chronique de Jean-Pierre Robin
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Trelon
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Date d'inscription : 28/01/2007
Nombre de messages : 54

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MessageSujet: Re: Et maintenant, voici l'État rédempteur   Et maintenant, voici l'État rédempteur Empty22.10.08 12:10

Toutes vos réactions
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22/10/2008 10:12
vermondois : Un Etat ne meurt jamais : l'URSS a été remplacée par la Russie
Des changements de régime politique peuvent intervenir (d'où le drame des emprunts russes d'avant 1917 qui n'ont jamais été remboursés). Et, passé une certaine dose, les contribuables refusent d'obtempérer.
D'ou l'exaspération des 316000 porteurs français d'emprunts russes, qui exigent maintenant le remboursement, échelonné ou pas, des économies de toute une vie de leurs parents. L'URSS est redevenue la Russie. Elle posséde des ressources pétroliéres et gazeuses immenses : elle peut donc maintenant respecter sa signature. Car n'oublions pas que chaque emprunt russe, porte au verso la mention : Cet emprunt est inscrit dans la Grand Livre de la Dette Publique. Qu'ajouter de plus ?
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20/10/2008 09:06
pbot : Ah ! La Poste ...
Et bien il n'y a plus de raison de privatiser la Poste quand les banques sont à genoux et demandent secours à l'Etat !
Et puis n'oublions pas que ce sont toujours les mêmes qui mettent la main à la poche. Les clients et les citoyens !
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