A quand une distribution de tracts sur les quais de la gare du Nord, organisée par l' AFPER pour demander aux voyageurs du PARIS-MOSCOU ce qu'ils pensent des emprunts russes destinés au lancement des lignes en 1889-1906 ?
La ligne Paris-Moscou est rouverte
Dans un premier temps, un seul wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris. Au printemps, il y en aura deux. Les amoureux des longs voyages ferroviaires vont se réjouir. À compter du 11 décembre, Moscou sera de nouveau reliée directement à Paris par le rail.
Les chemins de fer russes, pas plus que le reste de l’économie, n’ont résisté à l’effondrement de l’Union soviétique, et depuis 1993 il n’était plus possible de rejoindre la capitale russe par le train, sans correspondance fastidieuse en Allemagne.
Avec un trafic de voyageurs revenu au niveau de 1991, la société des chemins de fer russes (RJD) renoue avec la tradition du tourisme ferroviaire. Modestement puisque, dans un premier temps, un seul et unique wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris, deux fois par semaine en hiver, puis trois fois par semaine dès le printemps. La voiture, aménagée avec trois classes différentes et dont des compartiments sont d’un honnête confort moderne, sera accrochée successivement à un train Moscou-Berlin puis au convoi qui relie Berlin à Paris. La RJD a transformé l’escale technique imposée à Berlin en pause touristique, avec une visite guidée de douze heures à l’aller, de sept heures au retour. Durée totale du voyage : 49 heures en direction de Paris et 45 heures au retour. Le prix d’un aller simple en 2e classe dans un compartiment de trois couchettes est de 330 € (à comparer aux 540 € TTC que coûte un aller-retour en avion). « C’est un autre voyage que de regarder par la fenêtre en dégustant une solianka (soupe traditionnelle) qui n’a rien à voir avec les plats précuisinés servis dans les avions, et de communiquer avec ses compagnons de voyage », souligne Mikhaïl Akoulov, vice-président de RJD. Dans un premier temps, c’est la clientèle russe qui est visée : familles (des trains pour Disneyland sont prévus), groupes, jeunes mariés… Paris jouit encore sur les bords de la Moskova, d’une belle image de ville romantique. Que le train aborde la capitale par le « 9-3 » et la gare du Nord, dont les émeutes, en mars dernier, ont été diffusées en boucle par les télévisions russes, ne gênera pas le touriste russe, « qui n’a peur de rien », plaisante Mikhaïl Akoulov. Les tour-opérateurs français n’ont pas encore été démarchés, explique le vice-président de la compagnie ferroviaire. Il se fait fort de faire aux citoyens européens une offre attractive. En attendant, ils pourront bientôt effectuer leur réservation directement sur www. eng.rzd.ru. Et dès décembre, ils leur sera enfin possible d’acheter via Internet des billets pour les lignes intérieures russes.
Demain, à 8 heures, le premier train Paris-Moscou quittera la capitale russe pour rallier Paris, jeudi matin après une escale de 12 heures à Berlin au cours de laquelle les passagers pourront visiter la ville.
Alors que le monde va de plus en plus vite, la liaison Paris-Moscou mise sur ceux qui ont le temps, les romantiques et les curieux, amateurs de sensations nouvelles. La ligne ferroviaire qui existait pendant la période soviétique avait été fermée dans les années 90 pour des raisons économiques.
En fait il s’agit d’un wagon-couchettes luxueux peint aux couleurs de la Fédération de Russie : blanc, bleu, rouge, qui sera accroché au train Moscou-Berlin puis Berlin-Paris deux fois par semaines en hiver et trois fois en été. Un aller simple dans un compartiment avec trois couchettes coûte 330 euros.
Pour l’instant la remise en service de la ligne ne répond pas à des préoccupations de rentabilité économique. Il s’agit plutôt d’un geste symbolique qui souligne le réchauffement des relations entre la France et la Russie.
Il y a quelques années, l’actrice française Consuelo de Haviland – qui a joué notamment dans Le Dindon avec Francis Perrin – avait voulu prendre un billet de train pour se rendre à Moscou rejoindre son mari, l’acteur russe Igor Kostelevski. Quelle avait été sa surprise quand on lui avait dit que le train n’existait plus ! Une fois parvenue à Moscou elle avait décidé de tout mettre en œuvre pour redonner vie à ce symbole d’une époque révolue.
Allemands compréhensifs. La remise en service du train se heurtait à une dernière difficulté technique. Les gares françaises et allemandes du trajet sont aménagées pour des trains de douze wagons. Or, le convoi Paris-Berlin-Moscou devait initialement en compter treize. Il aurait donc fallu allonger un quai de la gare du Nord, entreprise longue et coûteuse… Heureusement, les Allemands, compréhensifs, ont accepté de sacrifier un de leurs wagons pour que la liaison puisse être inaugurée à la date prévue.