Bonjour!
La presse internationale (cf. par exemple http://www.lexpress.fr/info/economie/infojour/infos.asp?id=156791) est tres excitee par le projet a 65 milliards de dollars de tunnel entre la Russie et l'Alaska, qui vient d'etre presente par les Russes a une delegation Americano-Canadienne qui s'est rendue a Moscou cette semaine.
Voici ci-dessous les arguments qui me viennent a l'esprit, et que je rappelle avec force a tous ceux qui me parlent de ce projet.
Pugnacement,
Karloman1.
L'histoire nous fournit trois exemples de projets "monstrueux" semblables au projet de tunnel sous le Detroit de Béring: Suez, Panama, le tunnel sous la Manche. Ils fonctionnent tous les trois aujourd'hui à la satisfaction de tous.
Mais pour les investisseurs privés initiaux, ils se sont soldés par un désastre financier; car on leur a fait croire qu'ils allaient encaisser les juteux revenus d'un trafic commercial à venir, alors qu'en achetant leurs actions ils payaient avant toute chose le droit de participer aux couts de construction des projets - évidemment impossibles à chiffrer au préalable - et qui au fil de l'avancement des travaux pulvérisaient immanquablement les estimations de départ, bien entendu toujours grossièrement minorées.
Le résultat est qu'un groupe d'investisseurs et d'épargnants privés consacrent un capital qu'ils perdent intégralement pour financer un bien d'intérêt public profitant aujourd'hui à tout le monde sans que les Etats n'aient eu a en supporter le cout comme ils auraient du le faire au départ.
C'est une recette vieille comme le monde, qui ne cesse de faire ses preuves.
Il y a lieu d'être particulièrement vigilant dès lors que la Russie est concernée.
Viktor RAZBEGIN, du Ministère des Finances Russe, veut nous rassurer en affirmant que "les gouvernements vont garantir les capitaux privés".
Il y a un siècle, près d'un million et demi d'épargnants Français, faisant confiance aux recommandations actives et trompeuses du gouvernement Français, ont massivement investi dans des projets d'infrastructures diverses en Russie, au travers d'emprunts émis soit par l'état russe, soit par des sociétés privées.
Tous étaient couverts par la garantie de l'état russe.
Pas un seul n'a été remboursé.
Aujourd'hui, la Fédération de Russie refuse toujours tout contact avec les près de 400000 porteurs légitimes et de bonne foi. La valeur actuelle des sommes due s'élève selon eux à plus de 90 milliards de dollars.
Plutôt que d'honorer ses engagements comme elle pourrait aujourd'hui le faire, la Russie préfère mettre en œuvre les agissements d'évasion et de dissimulation dignes d'hommes d'affaires crapuleux, ce qui la contraint à des manœuvres indignes d'un grand pays: en 2002 le SEDOV, magnifique navire-école, véritable ambassade a flot de la Russie, servant à former les cadets de la marine Russe, a ainsi du quitter précipitamment et nuitamment le port de Marseille, sans attendre les réceptions officielles pourtant prévues à bord le lendemain, pour éviter d'être saisi par les porteurs Francais. L'Etat russe se contraint lui même à se comporter comme le coupable d'un misérable délit de grivèlerie obligé de partir en courant du restaurant dont il n'a pas payé la note.
On ne peut faire confiance à M. RAZBEGIN ou a ses chefs.
M. RAZBEGIN, avant d'émettre des garanties sans valeur du gouvernent russe vous devez honorer les engagements donnés il y a cent ans.
Ce processus peut etre etale dans le temps.
Il necessite que la Russie parle a ses creanciers.
Tant qu'elle ne le fera pas, la garantie de votre gouvernement ne vaut pas un kopeck.
Il ne s'agit pas ici de rhétorique. Il s'agit d'économie contemporaine.